Dans l'attente du reste de la Famille ...

J'attendais avec une grande impatience la visite tant attendue de Titou accompagnée de Hans .. enfin j'allais pouvoir revoir mon cher gendre ..
C'est avec un entrain tout particulier que je m'active, courant en chantonnant de la cuisine à la salle, surveillant le repas. J'avais préparé une bonne soupe de légumes qui allait être appréciée par mes voyageurs, ensuite viendrait une poule fermière que Conny s'était fait un plaisir de courser avant qu'elle soit occit par Martial .. j'en frissonne encore quand je l'avais vu arriver avec son grand couteau .. et cette pauvre bête donc accompagnée de petits légumes, et pour finir ce diner j'ai confectionné un gâteau aux pommes que j'ai été ramassé dans notre verger ..

Haydée, installée prés du feu était concentrée sur la broderie d'un coussin .. je m'approche doucement d'elle pour vérifier son travail et put constater avec un sourire qu'elle faisait beaucoup de progrés .. ne voulant pas là déranger dans son oeuvre je repars à la cuisine afin de terminer les derniers préparatifs ..

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Je voyais ma mère s'activer de la pièce à la cuisine et attendais avec impatience l'arrivée de ma demie-soeur, je me décidai de poser mon petit coussin sur un fauteuil et de lui poser la question qui me brulait les lèvres depuis un bon moment ..

- Maman .. elle arrive quand Titou ? .. je commence à avoir faim moi ..

Je me lève et me dirige en courant vers la grande fenêtre essayant de distinguer ce qu'il se passait dehors mais poussait un grand soupir ..

- M'man je vois rien du tout dehors .. pffffff .. il fait tout noir .. dis tu sais ou est Mac ? tu crois qu'il est allé chercher Titou .. ? ..

J'emmenai prestement Titou vers le Manoir. Hans saurait bien trouver son chemin, j'en étais certain.

- Allez, entre... ne faisons pas languir ta maman !

Je m'effaçai pour la laisser entrer et, me tournant vers Conny :

- Allez toi... va chercher Hans...

L'immense boule de poil me regarda un instant en remuant la queue et fila joyeusement en direction des écuries

titou etait derriere la porte du grand salon et avait entendu la voix de sa chipie de demie soeur
elle passa devant mc et fit une entrée spectaculaire
les bras grands ouverts , elle fit un saut pour se retrouver chancellante du a son atterrissage raté

tadammmmmmm c'est qui qui vient faire un gros calin a la meilleure des soeurs?

enfin stable, titou se baissa pour assurer la reception d'un hamas de boucles blonde, de dentelles et de volants

ne me dis pas que je te manquais ma puce

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tadammmmmmm c'est qui qui vient faire un gros calin a la meilleure des soeurs?

- TITOUUUUUUUUUUUUUUU ... ouahhhh .. youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ... MAMANNNNNNNNNNNNN .. viens vite y a Titou ...

je me précipite dans ses bras et lui colle deux gros baisers sur les joues ..

- dis Titou tu es encore venue toute seule ? il est ou Hans ? .. maman m'a dit qu'il était avec toi et que vous feriez dodo ici et puis que vous allez manger ici aussi .. et puis on pourra s'amuser toutes les deux hein ? .. c'est toi qui viendra me coucher Titou ? .. tu pourras me raconter une histoire ? ..

J'arrive en courant de la cuisine alertée par la douce voix de ma princesse .. dieu quelle vitalité cette enfant !! ..

- voilà .. voilà .ahhh ma chérie enfin tu es arrivée je commençais à m'inquiéter .. Haydée veux tu laisser respirer ta soeur un moment s'il te plait !! va donc ranger ton ouvrage dans ta chambre .. te laver les mains .. nous allons passer à table dans un moment .. allez zouuu on se dépêche ..

Je fais un énorme baiser à Titou, là laisse se débarasser de tout son barda de soldat en soupirant .. jamais je n'aurai imaginé voir ma fille en soldat .. quelle idée elle a eu encore ..

- viens donc t'asseoir et te réchauffer un peu, mais où est donc mon gendre encore ? à s'occuper de son cher destrier je suppose.. j'ai hâte de le voir tout de même depuis tout ce temps .. et dire que je l'ai raté à Loches ..

Je me retourne vers Bosan ..

- Chéri tu devrais nous servir quelque chose en attendant Hans il se fait soif et j'ai passé un long moment en cuisine, d'ailleurs fais moi penser à ce que nous engagions une cuisinière, je ne pourrai jamais arrivé à m'occuper de tout ce petit monde moi ..

Escorté par le chien de la famille, Hans se présenta à son tour dans le grand salon, quelques minutes après l'arrivée de sa bien aimée.
Il adressa un petit signe de tête à Leanice et Haydée, et vint se placer non loin de son épouse.

Mesdames, bonsoir.
Ravi de vous revoir enfin toutes les deux.

Il ne savait pas si la gamine se souvenait de lui, et du fait qu'il avait joué avec elle quand elle était toute petite, mais sa chère vieille Léa devait, elle, encore se rappeler des quelques rencontres en tavernes guérétoises...
Hans adressa à sa belle mère un sourire complice en frottant ses mains l'une contre l'autre, comme pour les réchauffer.

On est mieux à l'intérieur, fait pas chaud dans votre pays!

Bon... je vous l'ai amené... ça mérite pas un tit quelque chose ça ??...

Oooh... la tite princesse... Allez hop... une léchouille aussi... l'est trop mignonne cette petite... Jappons un peu en remuant du croupions...

Quelle belle ambiance... même le Balafré rigole... ça nous change des routes poussiéreuses et des combats...mmmmmmm Home Sweet Home... le coussinnet... enfin... le pied, quoi... baaaah faut tout leur expliquer à ces humains !

- Chéri tu devrais nous servir quelque chose en attendant Hans il se fait soif et j'ai passé un long moment en cuisine, d'ailleurs fais moi penser à ce que nous engagions une cuisinière, je ne pourrai jamais arrivé à m'occuper de tout ce petit monde moi ..

Je m'exécutai de bon coeur d'autant plus volontiers que j'avais grand besoin de me réchauffer un peu !...

Je m'emparai de quelques gobelets d'étain et les remplis généreusement de cette boisson qui fait la fierté de l'Irlande : le uisci !...

Hans, précédé du monstrueux Conny venait de faire son entrée en se frottant les mains... Le chien batifolait dans le salon... je me suis toujours demandé comment il faisait pour ne pas tout renverser sur son passage... et hop... un coup de langue à Haydée en passant...

Je souriais... que dis-je, je riais... Heureux de cette ambiance détendue... Léa était épanouie, les pomettes rouges d'excitation, les yeux brillants... Titou semblait aux anges elle aussi.. Quant à Haydée, c'était un réel bonheur de la voir virevolter d l'un à l'autre en babillant... La petite fille un peu timide se muait en une enfant épanouie... heureuse.

Je me tournai enfin vers Hans, un gobelet à la main :

- Soyez le bienvenu, Hans... C'est pour moi grande joie d'accueillir ici le gendre de ma femme... Si vous le voulez, faites moi l'honneur d'accepter mon amitié... Nous ne nous connaissons guère encore, mais je suis certain que nous prendrons plaisir à nous découvrir peu à peu... En tous cas, Léanice m'a fait grande éloge de votre personne.

Ce disant, je tendis à Hans le gobelet généreusement rempli :

- Tenez...c'est un breuvage divin qui me vient tout droit d'Irlande par le bons soins de mon neveu que vous croiserez sans aucun doute d'ici peu.

Je pris familièrement Hans par le bras et l'entraînai vers la grande table non loin de l'âtre.

- Venez... il fait, en effet meilleur ici. Les hivers sont rudes en Limousin... pas aussi rudes que...

Ma voix s'étrangla soudain... je pensais à Cet Hiver... cette autre demeure... pleine de promesses elle-aussi... une autre époque... une autre vie... Vision furtive d'un passé si proche et si lointain à la fois... un regard venu de l'au-delà... un doux sourire qui s'estompait peu à peu comme pour me dire : "Va... tu n'es plus besoin de moi à présent..."

Les yeux perdus dans l'âtre dansant... j'avais du mal soudain à retrouver pîed éprouvant un étrange sentiment de culpabilité face à ce bonheur présent... presque insolent...

J'allais accueillir Hans avec un grand sourire, relevant sans rien dire ce petit air complice qui vient lui rappeler tant de souvenirs .. notamment une soirée mémorable en Taverne à Guéret qu'elle n'était pas prête d'oublier et qui restait toujours enfouie dans sa mémoire .. à charge de revanche lui fis je comprendre dans le regard ..

- alors Hans mon cher gendre .. on ne vient plus embrasser sa belle mère préférée ? que dis-je .. Mon Seigneur de ... pfff je me rappellerai jamais de la suite .. je me recule de quelques pas .. humm .. toujours autant de prestance je vois, tu n'as pas changé depuis tout ce temps ..

Voyant mon tendre Bosan arriver enfin avec de quoi se rincer le gosier .. je m'empresse d'attraper un gobelet au passage ..

- trinquons tous les deux avant que tu sois accaparé par mon homme et que vous vous mettiez à parler de .. se racle la gorge .. guerre et autres, à moins que vous ne parliez chiffons .. éclate de rire en tapant sur le gobelet de Hans .. tu me diras des nouvelles de ce "casse-poitrine" comme le nomme ta chère et tendre épouse ..

Faisant preuve de courage je porte mon gobelet à mes lèvres, priant de ne pas m'etouffer à la première gorgée et l'avale cul sec .. je sents d'un seul coup une flamme qui me brule le gosier .. mes joues virer à l'ecarlate .. plus aucun son sort de mes lèvres .. des larmes commencent à envahir mes joues .. fichtre y a quoi là dedans ..

Je me retourne prestement vers Titou l'air implorant, lui fait un petit signe de tête pour qu'elle me suive en cuisine et surtout qu'elle me sorte de là au plus vite ..

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Je laissai tomber de coté le coussin que j'aurai dû aller ranger quand je vis Hans entrer .. tout en jetant un coup 'oeil rapide à ma mère qui n'avait rien remarqué .. ouffff la voie est libre ..m''essuie vite la joue mouillée par les lechouilles de Conny et courre me jeter dans ses bras ..

- TONTONNNNNNN HANNNNNNNNS... yahouuuuuu .. oh tu sais j'ai eu peur que tu viennes pas, parce que Titou elle arrive toujours avant .. dis pourquoi tu es pas venu l'autre jour aussi, maman avait tout préparé et pis on t'a pas vu ..t'étais faché ? ..

Toujours accroché à son cou .. et avec un petit rire ..

- pourquoi elle est toute rouge maman .. tu crois qu'elle a avalé de travers ? .. fais sentir ton gobelet .. tu bois quoi toi ? .. piouuuuu çà pique le nez .. hé tu me fais gouter ? .. maman regarde pas .. pourquoi c'est que les grands qui ont droit ? ..

eh bien la soirée commencait a merveille avec tout ce petit monde
elle assistait a la scene avec un sourire jusqu'a ce que sa mere devienne ecarlate et la elle eclata litteralement de rire en se pliant en deux
oh petard maman quelle resistance a cette si delicate liqueur
mais dis moi tu ne tiens plus c'est la fin du mythe j'en ai peur

titou s'approcha de son bien aimé et passa un bras derriere son dos en feingnant de ne pas voir le signe de tete de sa mere

un probleme maman?

Quel accueil!
La belle mère, une enfant bouclée, un chien, une épouse radieuse et un irlandais. Voilà qui promettait une soirée animée.
Peu coutumier de se retrouver autant entouré, Hans essayait de répondre à toutes les sollicitations.

Il s'empressa d'abord d'aller déposer un baiser sur la joue de Léa, puisque c'était son souhait, et qu'il ne fallait pas contrarier la maîtresse de maison.
Je suis vraiment ravi de vous revoir dame Léanice. Vous n'avez pas changé non plus.
C'est étonnant de voir que votre fille prend des rides bien plus rapidement que vous...

Tout en adressant un regard rieur à sa ptite femme, disant clairement "oui je t'aime plus que tout ma déesse", pour désamorcer toute réaction un peu trop excessive de la part de miss pétard, le seigneur de Ferrière Larçon accepta le gobelet tendu par son hote.
Il réprima un mouvement pour se dégager lorsque celui-ci le prit par le bras, et préféra se laisser faire pour se rapprocher de l'âtre et du reste du groupe.
Hans leva légèrement son verre et adressa un petit signe de tête pour marquer sa gratitude.
Merci messire, santé!
Pour ce qui est de l'amitié... disons que les liens que je tisse avec mes semblables sont précieux, mais rares, au mieux. Nous verrons donc à l'usage si vous le voulez bien.
J'accepte cependant volontier votre hospitalité et votre breuvage.

Je faisais moi même venir à grands frais du schnaps de ma contrée de naissance jusqu'il y a peu. C'est la pénurie en ce moment, et il faudrait que je songe à m'en procurer de nouveau.

Lorsque la voix de McTyle se tut, Hans posa ses yeux gris sur son visage marqué. Il n'ajouta rien lui non plus, partageant simplement un verre silencieusement.
Etrange comme il avait subitement l'impression de comprendre cet inconnu, et comme les similitudes semblaient apparaitrent entre les deux hommes.
Sans doute que tous deux avaient laissé quelques vieux démons difficiles à chasser de leurs esprits en quittant leurs pays respectifs.
La mère et la fille avaient aussi peut-être des goûts qui se rapprochaient pour choisir leurs compagnons.

Par pudeur et par respect, il ne chercha pas à connaître les raisons de son trouble, mais resta un instant à ses côtés, comme pour lui signifier son soutien et sa compréhension des drames et des douleurs du passé.

Le lochois d'origine germanique fut toutefois bien vite rappelé à la réalité par une gamine pendue à son cou. Il retrouva ce fin sourire qui se dessinait souvent sur ses lèvres. Un peu énigmatique, et tranchant parfois avec son regard qui transmettait lui souvent bien d'autres émotions qui ne pouvaient pas y être totalement dissimulées. Le regard, le miroir de l'âme dit-on. Le sien était souvent sombre...
Il entoura la petite Haydée avec l'un de ses bras pour qu'elle soit plus confortablement installée et prit enfin le temps de lui répondre.
Ta maman devient rouge parce qu'elle n'a plus l'habitude de certaines choses. Cela fait trop longtemps que je ne me suis pas occupé d'elle c'est pour ça.
Un jour je te montrerai quelque chose de rigolo d'ailleurs, il suffira de me trouver un entonnoir adapté...

Hans finit ensuite son verre, évitant de trop l'approcher de cette innocente petite bouche. C'est vrai que la liqueur était corsée et qu'il fallait éviter un accident.
Je suis désolé, je pense que c'est un peu trop fort pour toi.
Il faudra commencer ton "éducation" avec quelque chose pouvant être mieux supporté par une petite fille.

Je sais bien que dans le Limousin, ce morne pays, tout le monde est alcoolique avant d'avoir atteint sa quinzième année, mais je ne veux pas précipiter ta déchéance mon enfant.

Ses bras étaient pris, et il ne put ensuite pas répondre au geste de son épouse, mais il lui adressa un regard amoureux, en essayant de ne pas donner l'impression de trop se moquer de sa pauvre belle mère dans le même temps.
Hum ma chérie, je pense qu'il faudra mettre ta chère maman à l'eau durant le repas.

a l'eau? c'est peu dire mon coeur il va falloir qu'elle fasse une diete severe oui

titou adressait a sa mere un regard taquin mais lui envoya toutefois un baiser

maman tu sais que cela est pour ton bien, il faut te menager tu sais et tu ne voudrais pas donner le mauvais exemple a haydée quand meme, elle est si influencable qu'elle risque d'etre degoutée de l'alcool en te voyant froncer le nez et tousser jusqu'a plus de souffle

eh bien voila, la soirée etait vraiment agreable avec toutes ces brimades gentillettes

haydée avait visilement l'intention de ne pas lacher son bien aimé et de ce fait, elle etait condamnée a rester en retrait sans meme pouvoir profiter de la chaleur de ses bras

allez ma puce, laisse un peu hans je pense que nous allons passer a table si biensur le diner est pret

J'avais plus envie de rire à l'instant même de ma bêtise, plus que de me mettre en colère .. je reprends tant bien que mal ma respiration et arrive quand même à articuler quelques paroles ...

- hummm .. je pense que tu as raison dans un sens, je me rends compte que je ne suis pas encore au point pour rivaliser avec les hommes .. bien que levant assez bien le coude je dois dire, il va falloir que je m'exerce encore un peu auprés de mon future époux .. car pour lui çà .. comment dire .. glisse tout seul ..

Hans et Bosan étant partis vraisemblablement pour faire connaissance, je m'adresse à Titou qui j'espère arrêtera de rire de ma stupidité ..

- ma chérie tu profiteras de ton tendre époux un peu plus tard si tu veux bien, nous vous avons réservé une chambre...des plus .. heu .. confortables .. mais en attendant le repas est fin prêt, si tu veux bien venir m'aider à aller tout chercher en cuisine ..

titou se separa a regret de son pot de miel adoré et souffla discretement en baissans les epaules
tres bien maman je te suis

les allers retours furent bien rapides
quelques minutes plus tard, on pouvait admirer une belle table bien chargées en mets divers et variés

voila a table, que les gloutons prennent places dans la joie et la bonne humeur

titou fut la premiere assise comme si elle etait pressée de manger
au fait maman , donne moi quelques indices au sujet de notre chambre
tu m'as dit qu'elle donnait certaines inspirations c'est bien cela?
je voudrais en savoir plus, de quels genres exactement?

les hommes n'avaient pas l'air d'etre affamés

eh oh a table!!!

- Eh oh a table!!!

Je suis tiré de mes pensées par la voix claironnante de Titou. Je m'étais laissé aller à de spensées moroses, mais en même temps je me sentais délivré de la plupart de mes fantômes. Ma rencontre et mon idylle avec Léanice achevaient de les enterrer.
Je secouai la tête et regardai Hans à la dérobée... Cet homme n'avait pas eu la vie facile, j'en étais certain... à quarante ans, j'avais appris à jauger mes semblables et à les respecter sinon à les craindre.
Mes victoires ?... je ne les devais qu'au fait que jamais je ne sous-estimais un adversaire et mes amitiés, je les devais au fait que je respectais autrui... pour autant qu'autrui me respectat.

Je me secouai donc et c'est d'un ton jovial que je clamai :

- Voilà !... Nous arrivons...Hans... vous n'ignorez pas que votre belle-mère est fin cordon bleu... allons donc faire honneur à son talent !

Un délicat fumet nous chatouillait les narines... je salivais déjà. Au passage, je chopai dans le cellier du buffet une bouteille de vin rouge que je déposai sur la table....

Ooh... la table... Je regardai Léanice avec une infinie tendresse... elle savait dresser une table avec goût et harmonie... Elle était elle-même un exemple de goût... je croisai son regard plein de promesses en m'asseyant à ma place en bout de table comme il sied au Maître de maison.

- Je vois que ta toux est passée, ma colombe... tu devrais te rincer la gorge avec le fond de ton verre... tu verras... ça passe tout seul après la première gorgée !... Hop... cul-sec, ma belle !

- Tu m'a habitué à de meilleures performances... On en a enterré plus d'un à la taverne pourtant !

- Bien... qu'Aristote bénisse ce repas et protège nos familles !

Suite au rappel à l'ordre d'une grande élégance, Hans ne put s'empêcher de souffler légèrement. Toujours cette classe inimitables et ces exquises manières...
Se dirigeant vers la table en compagnie de McTyle, il lui souffla plus ou moins discrètement:
Vous verrez, on finit par s'y faire, à la voix mélodieuse et envoutante de ma chère et tendre.
Et encore, là elle est d'une humeur parfaite, il faut l'entendre quand elle râle...

Il prit ensuite place, fixant les quelques mets déjà présents avec une certaine envie. Les chevauchées dans le froid avaient tendance à le creuser, et surtout il fallait qu'il reprenne des forces en prévision de la nuit à venir...

son appel avait eu l'effet escompté et tous vinrent prendre leurs sieges
elle avait remarqué mais sans relever encore une fois la reflexion de son bien aimé
etait elle si desagreale dans son education? lui faisait elle honte a ce point?
titou ne voulait pas vraiment avoir la confirmation et elle piqua du nez pour tenter de se concentrer sur le contenu de son assiete sans trop avoir d'appetit pour la peine
voila son appetit avait ete coupé et elle croisa les bras gardant la tete toujours baissée mais poussa soupire a fendre l'ame

elle avait bien envie de lui faire ravaler sa pique d'un bon coup de chausse dans le genou mais bien qu'il en doute, elle savait se tenir quoique........... il etait tout de meme tentant de le voir assis en face d'elle
tout de suite des idées plus que deplacées lui vinrent a l'esprit et du boudage elle passa au sourire espiegle
non elle etait sage................tres sage mais toujours sans appetit

J'avais souri, complice, à la remarque de Hans, mais en voyant la mine un peu triste de Titou, j'eus envie d'en atténuer les effets :

- Bah... soyons indulgents Hans... nous mettrons ceci sous le coup de l'émotion des retrouvailles, pour cette fois...

Ces petites joutes oratoires me rappelaient furieusement les soirées familiales à Cork au cours desquelles Père et Mère ne manquaient pas de se taquiner... mais, à travers ces piques l'on sentait un amour et un respect immenses... trop pudiques pour se l'avouer en public, c'était leur manière de se dire "je t'aime" en dehors de leur intimité.
La rudesse de caractère empêche parfois d'exprimer ces chose-là sous peine de passer pour de la faiblesse...

- Titou, ferais-tu l'affront à ta mère de bouder sa cuisine ?

J'avais pris volontairement un ton de reproche faussement outré afin de détendre un peu la jeune femme, tandis que je me servais copieusement..
Ce repas était tout simplement divin... Léa était radieuse, la liqueur avait ajouté du rose à ses pommettes...

Le feu crépitait joyeusement dans l'âtre, Briana s'était jointe à nous... je ne supportais pas l'idée que la gouvernante dut manger seule à l'office, elle s'était donc rendue à mes ordres et se tenait près d'Haydée. Miotas, toujours taciturne mangeait en silence, mais sa présence me réchauffait le coeur... IL était le dernier lien qui me rattachait encore à ma partie. Exilé lui aussi, il m'imposait un grand respect et un amour presque filial d'une grande intensité... Il avait quitté l'Irlande suite à je ne sais quels malheurs et n'avait eu de cesse que de me retrouver. Enfin réunis, nous reconstruisions, peu à peu une famille, un "home". J'espérais de tout coeur qu'il puisse, lui aussi, rencontrer l'âme soeur. Il le méritait bien... Conny, quant à lui, tournicotait autour de la table, espérant voir une main charitable lui octroyer une gâterie sous forme de bout de gras ou autre friandise... Vieux pirate...

Je portai ma coupe à mes lèvres et, sirotant mon vin à petites gorgées gourmande, je fis une courte pause.

Je revivais, en quelques secondes, les mois qui avaient précédés ces derniers événements, jusqu'à ce soir. Comment pouvais-je me douter alors de la tournure que ma vie allait prendre ?... Je sortais d'une longue période de doutes, de désillusions... résigné à un avenir morose.
Je me souvenais de ces soirées familiales en Normandie où j'étais moi-même l'invité. Soirées durant lesquelles j'étais convié à partager ce bonheur tout simple, chaleureux...
Moi qui n'avais connu jusque là que les rigueurs des combats, de la lutte pour survivre... mon corps couvert de cicatrices me le rappelait sans cesse.
Mon coeur, meurtri lui aussi, brûlait encore de plaies récentes...
Se pouvait-il qu'enfin, ma route jalonnée de cadavres et de larmes, s'arrête ici? Que cette errance stérile prenne fin à St Amand ?...

Combien de fois avais-je rêvé à cette quiétude lorsque, en Normandie, à la table de mon ami Hubert Desforges, j'enviais son bonheur... entouré des siens comme je l'étais ce soir !... J'eus une pensée attendrie pour cet homme, je lui devais tant de choses... Je me promis de lui écrire, je lui devais bien cela.

Demain... j'allais épouser Léanice... Mon coeur soudain débordait d'amour pour cette femme merveilleuse... Par les Dieux comme elle avait souffert, elle aussi... Notre bonheur n'était pas usurpé et je ne laisserais personne l'entraver, au prix de ma vie s'il le fallait... j'avais envie de monter sur la table et de hurler ma joie !
Je me retins néanmoins au prix d'un grand effort et me contentai de vider ma coupe d'une traite ponctuant mon geste d'un rire sonore et d'un :

- SLAINTHE !... qui tomba un peu mal à propos au vu des regards qui se tournaient subitement vers moi.

Un peu gêné, je marmonnai :

- Euh... ben oui... à votre santé mes amis... Cette soirée le fait chaud au coeur... et.. enfin... voilàvoilàvoilà... Hem.. Léa, ma douce... il y a encore du vin ?...

Je replongeai le nez dans mon assiette et achevai mon repas le coeur léger, malgré un petit pincement, car je savais que Titou et Hans repartiraient très tôt... Mais, bon... les liens se renouaient, augurant un avenir serein.

titou releva la tete a la reflexion de son futur beau pere
euh non biensur mais je n'ai guere d'appetit, je suis certaine que ces mets sont succulent
la soiree se deroulait dans une certaine quietude pour certains et elle devait bien avouer que plus le temps passait et moins elle boudait
quelques coups d'oeil vers son epoux assis en face et un petit mouvement de pied pour venir effleurer le sien
un sourire en resultant et un timide baiser envoyé du bout de levres en toute discretion
alors les amoureux, anxieux pour demain?
elle ne savait pas si elle pourrait assister a la noce mais elle ferait tout pour ne serait ce que feliciter en partant les nouveaux mariés

Tout en mangeant tranquillement je regardai le petit manège de Titou, ayant senti un frolement sur mon pied je me doutai assez bien ou avait atteri le sien .. le petit sourire de mon gendre me le confirme .. je ne pu m'empêcher de sourire entre deux cuillères en pensant à leur réaction au vue de leur chambre ...

- Anxieuse tu dis .. et bien j'avoue que je suis dans mes chausses .. ou non plutot à côté .. çà serre un peu "la" tu vois ce que je peux ressentir .. mais çà va passer .. allez je vais chercher une bonne bouteille .. et toi Titou mange un peu s'il te plait tu vas en avoir bien besoin ..

Je me lève en sifflotant tout en faisant un petit clin d'oeil à Bosan .. me dirige vers le buffet ou tronait la dernière bouteille ..

- tiens mon amour tu veux bien servir un dernier verre et nous irons tous nous coucher ensuite .. la journée s'annonce longue et pleine d'émotion .. j'ai tellement peur d'avoir oublier quelque chose.. pffff çà me poursuivra toujours ces impressions ..

Je commence à debarasser et tout en murmurant un petit .. chuuuuuuuttt ... donne en cachette un petit morceau de poule à Conny qui me regarde avec des yeux langoureux ..

- Briana laissez je m'en occupe, mais vous pouvez aller préparer Haydée .. il commence à se faire tard pour ce grand bébé .. et allez vous reposer également vous en avez également bien besoin ..

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