Hésitations...

* Note du narrateur :

Citation :: Jusqu'ici, nous avons joyeusement empiété sur les prérogatives du nouveau maître les lieux en interprétant ses pensées et en narrant ses aventures, mais, pourquoi ne pa le laisser s'exprimer lui-même ?

Après tout, il est majeur et vacc... Oups... pardon, en 1456 on ne connait pas encore le vaccin.

Mac !... It's your turn, old chap !...

Je me trouvais là, au centre de cette cour ombragée, tout à mon émerveillement. Je n'arrivais pas à me décider à entrer... chez moi. Cette pensée me fit sourire et, cependant, il me plaisait de retarder le moment où j'allais gravir les quelques marches du perron et pousser enfin la belle porte de chêne s'ouvrant sur ce qui allait devenir mon foyer... Un peu comme, lorsque d'une nouvelle maîtresse, on découvre lentement les mystères de son corps.

Je frissonnai de bonheur et de paix intérieure... sensation étrange... plus ressentie depuis bien longtemps.

Je trouvai enfin le prétexte pour retarder encore mon entrée dans ma maison. Big Red et Conny !

Les pauvres !... Tant de chemin parcouru à m'accompagner dans ma course folle... Ils avaient bien mérité, plus que moi peut-être, d'enfin se retrouver dans un foyer accueillant.

Big Red attendait patiemment, comme à son habitude, en regardant autour de lui et en épiant mes moindres faits et gestes. Il semblait me dire :

- Bon !... Ca y est à présent ? ... On pose sa besace ? Ou bien vas-tu encore me faire user les sabots sur les routes ?...

J'éclatai de rire en imaginant mon fidèle compagnon, ayant soudain l'usage de la parole et m'interpeller de la sorte !... Mais c'est ce que ses bon yeux semblaient me dire, aussi, je m'approchai de lui :

- Okay, Old Chap... you win... This time we'll stay here for a long time... promise. lui dis-je doucement.

J'étais persuadé qu'il me comprenait.

Je retirai donc les lourdes fontes et la besace de son dos et les posai sur le seuil de l'habitation. Conny, lui, pendan ce temps, furetait dans tous le recoins de la cour, laisant ça et là des traces de son passage. Je souriais en hochant la tête :

- Toi aussi tu t'installes, camarade !

Au son de ma voix, il accourut vers moi, langue pendante, oreilles au vent... il semblait rire lui aussi...; Mais, d'un bond il fut sur moi !... Je ne m'y attendais pas vraiment aussi, lorsque deux énormes pattes vinrent se poser sur mes épaules, je perdis l'équilibre et me retrouvai cul-par-dessus-tête... kilt relevé jusqu'aux hanches, assailli par des coups de langues vigoureux !

Je riais aux éclats ! Plus je riais, plus Conny me léchouillait baveusement !

Ce n'est que lorsque je sentis le contact froid des dalles sur mes fesses que je réalisai dans quelle position je me trouvais... Honteux, je jetai, tant bien que mal un regard autour de moi... Pensez... si une Dame venait à passer par là !

Ne riez pas ! Un kilt se porte de manière décente !

Enfin, je parvins à calmer l'énorme bête et pus me relever. Je remis de l'ordre dans ma tenue, encore hilare. Le rouan semblait rigoler... By Jove ! Quelle paire ces deux-là !

Enfin, je détachai le grand étalon et l'emmenai vers une bâtisse qui semblait bien être une écurie à en juger par les portes doubles aperçues en arrivant. Conny trottinait joyeusement sur nos talons.

- Si ces Messieurs veulent bien me suivre vers leurs appartement !... dis-je avec une petite révérence comique.

Bon sang Mac... si on te voyait !

- Allez... en route les amis.