Un arrivée inespérée ..

C'est bras dessus, bras dessous que nous arrivons au Grand Salon tout en bavardant, nous avons tant de choses à nous dire que je pensais que nous n'étions pas encore couchés .. je profite que nous passons devant l'office pour passer ma tête à la porte ..

- Briana, pouvez vous me rejoindre au Grand Salon d'ici quelques minutes je vous prie ..

Je reprends le bras de mon amie gaiement et l'entraine avec moi prés de la cheminée ..

- Ah Auxanne si tu savais le plaisir que tu me fais en acceptant de rester quelques temps au Manoir, peut être attendras tu l'arrivée de bébé, celà serait une grand joie pour moi et pour Bosan aussi crois-moi ..
n'est ce pas chéri ?.. mais approche toi un peu de nous deux, oh je sais que nos bavardages ne vont peut être pas t'interesser beaucoup, mais déjà tu devrais nous servir quelque chose à boire , un petit remontant pour Aux qui a fait tout ce voyage, et pour moi .. une tisane pour ne pas changer ..

Je vais demander à Briana de te préparer une chambre, tu verras tu seras trés bien installée, nous en avons déjà aménagé quelques unes ..
Le Domaine est tellement vaste que je dois avouer que j'ai un peu ralenti ces derniers temps.. évidement ton domestique aura aussi ses quartiers, ne te fais aucun souci nous ne l'oublierons pas, d'ailleurs tu devrais lui dire de se rendre à l'office pour se substanter, il a certainement envie de quelque chose de chaud ..

Oh .. et puis tu vas revoir Haydée, tu ne vas certainement pas là reconnaitre, elle a bien grandi tu sais.. c'est qu'elle va sur ses 11 ans maintenant, mais elle est toujours aussi .. aussi .. je ne sais comme dire .. pleine de vie, et la maison est rarement calme ..
mais je parle .. je parle .. à toi maintenant raconte moi ce que tu as fait depuis tout ce temps, aurons nous le plaisir d'avoir la visite de ton époux ?

Les couloirs passant, les filles s'installerent dans le grand salon accompagnees par le maitre des lieux.
Elle se souvenait bien des derniers temps de sa grossesse et la fatigue generalisee que cela entrainait. Leanice etait bien courageuse de l'accueillir dans de pareil condition. Profitant de la chaleur de le cheminee, elles se mirent a causer.

- Tout le plaisir est pour moi. Je sors si peu de bourganeuf, et puis c'est vrai que cela fait tellement longtemps qu'on ne s'etait vu.
Vous avez une si belle maison, je crois que je ne vais pas me faire prier pour y sejourner quelques temps.

Je suis partante pour un verre.
Si la chaleur du feu me rechauffe, avoir voyager par un temps clement mais assez frais encore m'a un peu refroidi.

Je ne doute pas que ton personnel lui fasse bon accueil, c'est qu'un de debrouillard par nature et de tres utile en plus de cela, je suis sur qu'il s'adaptera tres rapidement ici.

Haydée est deja si grande?
Je n'ose meme plus dire que je l'ai pratiquement vu naitre cette petite.
Quand je pense que ces petits grandisses si vite...il me semble que c'etait hier que Tibou attendait Sofja et la voila au conseil !
Aël va bientot avoir 7 ans, il adore trainer dans l'atelier de son pere.

Je ne sais pas encore si Anderg et lui vont pouvoir se liberer, je crains qu'ils ne doivent honorer quelques commandes avant de penser a se reposer.
Mais qui sait une surprise est si vite arrivée!

Les deux amies me précédaient bras dessus, bras dessous en devisant gaiement. Je les suivis avec le sourire au salon.

Auxanne et ma douce s'installaient devant l'âtre et, un peu perdu dans mes pensées qui allaient vers la "chose" bâchée sur la chariotte, je n'avais guère prêté attention à leur bavardage. Mais la fin de la phrase ne m'échappa point cependant :

- ... n'est ce pas chéri ?.. mais approche toi un peu de nous deux, oh je sais que nos bavardages ne vont peut être pas t'interesser beaucoup, mais déjà tu devrais nous servir quelque chose à boire , un petit remontant pour Aux qui a fait tout ce voyage, et pour moi .. une tisane pour ne pas changer ...

- Excellente idée mon ange... Je pense qu'une bonne mirabelle recueillera tous les suffrages... Il y a d'ailleurs bien longtemps que je n'y ai goûté moi-même.

J'apportai sur la table basse un plateau avec un joli flacon en verre et quelques godets d'étain, puis, je les remplis généreusement de la délicieuse liqueur. J'en offris un à Auxanne, puis m'emparant du mien, je m'assis dans mon fauteuil favori face aux Dames.

- Eh bien Auxanne, trinquons à nos retrouvailles, en attendant le... remède... enfin, la tisane de mon épouse adorée.

Je levai mon verre et le cognai doucement à celui de notre amie.

- Alors... quoi de neuf depuis tout ce temps ?... Je vois que tu as là un bagage bien encombrant... Sont-ce tes effets pour la durée de ton séjour ?... J'espère que tu n'as pas pris des victuailles... nous avons des garde-mangers bien remplis, tu sais !

Je riais de bon coeur, surtout en observant la mine déconfite de ma douce Léa qui, semble-t-il trépignait d'impatience à peine contenue.... brûlant de curiosité quant à la nature du contenu de la chariotte habilement dissimulé sous cette bâche.

C'est avec un grand bol fumant posé sur un plateau que j'entre dans le Grand Salon ..

Aprés l'avoir déposé sur la petite table et fait une légère révérence à la Dame présente ..

- voilà Madame, buvez ceci pendant que c'est chaud .. vous vouliez me voir ? .. dois-je préparer une chambre ? ..
ah Mademoiselle Haydée va bientôt descendre, elle a finit ses exercices et sa lecture ..

- Eh bien Auxanne, trinquons à nos retrouvailles, en attendant le... remède... enfin, la tisane de mon épouse adorée

- oui trinquons .. enfin je vous regarde, à moins que .. hummm j'aurai bien droit à une petite goutte de mirabelle Amour, juste pour avoir le goût avant d'avaler cette tisane infecte ...

Pas le temps de terminer que je vois arriver Briana avec l'horrible potion, j'aurai même envie de dire l'affreuse purge, et c'est avec une grimace non dissimulée que je prends le bol que me tends Briana ..

- Ma Chère Briana, que ferais je sans vous .. vous avez effectivement bien deviné, vous préparez la chambre Beige pour Dame Auxanne, ainsi qu'une chambre pour son domestique et surtout je compte sur vous pour qu'il ne manque de rien en cuisine .. vous pouvez disposer Briana et merci pour ma Princesse, heureusement que vous êtes là pour là surveiller ..

Je regarde Briana sortir presque sur la pointe des pieds, ce qui m'arrache un petit rire .. et me retourne vers mon amie ..

- tu sais cette Briana est une personne adorable, j'espère que tu as su trouver du personnel de qualité également ? .. heuu .. je crois que mon tendre époux parlait de quelque chose toute à l'heure ? aurais tu laissé tout tes bagages sous cette bâche ? .. tout en faisant les gros yeux à mon mari .. chéri il faudrait l'aider à débarasser la chariotte tout de même !!

Auxanne bu tranquillement son verre, profitant au maximum de la presence de ses amis.

La chambre beige?
elle doit etre confortable.....j'avoue que je suis ereintee!

se retournant vers McTyle, lui faisant un clin d'oeil

Ce n'etait vraiment pas la peine d'inquieter ton epouse avec mes bagages.
je pense que le necessaire sera monte, apres je vous assure que ce qu'il y reste ne risque pas grand chose:
rien de valeur n'y traine et le tout est bien arnacher.
Mon valet sait ce dont j'ai besoin pour le moment!

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C'est avec un grand soupir de soulagement que je regarde Briana sortir, me laissant le soin de ranger mes livres .. je n'avais qu'une hâte .. descendre rejoindre Maman et Mc, en plus j'avais entendu une charette arriver, j'en déduis qu'il y avait encore un invité à la maison ..
Apres avoir brosser mes cheveux et remis de l'ordre dans ma tenue, première chose qu'allait regarder Maman, je dévale l'escalier en chantonnant ..

Mon âne, mon âne a bien mal à sa tête
Madame lui fait faire un bonnet pour sa fête.
Un bonnet pour sa fête
Et des souliers lilas, la la
Et des souliers lilas...

et c'est ainsi que j'entre dans le grand salon me jetant sur les genoux de Mc .. j'aurai bien fait pareil sur Maman mais vu la taille de son ventre .. mais je dus me reprendre assez vite car une Dame était installée prés de la cheminée et le regard de ma mère me fit me redresser encore plus vite ..

-hummm ... bonjour Madame .. dis je d'une petite voix tout en faisant une légère révérence .. je m'appelle Haydée ..

et sans attendre la réponse, je me retourne et vient claquer un gros bisou sur la joue de Maman, et pose une main sur son ventre tout rond ..

- dis tu crois qu'il va bouger encore comme ce matin ? .. je veux le sentir s'il te plait .. il va arriver quand mon petit frère ? .. je veux un petit frère pas une petite soeur hein ..

Auxanne fut surpise de voir la jeune fille arrivee, on l'avait prevenu qu'elle avait bien grandi mais elle ne s'imaginait pas tant!

Bonjour Haydée,
je suis Auxanne , une vieille amie de tes parents.
je vais profiter quelques jours de votre compagnie, jusqu'a la naissance du petit s'il pointe le bout de son nez bientot.

Puis se retournant vers Leanice

je peux toucher aussi , ca fait si longtemps que j'ai pas eu la chance de voir une future maman........ .

je peux toucher aussi , ca fait si longtemps que j'ai pas eu la chance de voir une future maman........ .

je soulève mon corsage avec un grand sourire, prends la main de mon amie et là dépose sur mon ventre ..

- fais attention aux coups de pieds, je crois que c'est un futur joueur de Soule .. surtout quand je peux enfin me reposer un peu, il m'épuise ..tu sais je dis il car je suis persuadé que c'est un garçon ,, je le sents .. et puis tu as entendu ma fille, elle veut un petit frère, donc ce que Princesse veut .. et ..

me retournant vers mon tendre époux ..

- je suppose que toi aussi chéri tu voudrais un garçon .. lui dis-je en souriant .. mais il se fait faim non ? nous parlons .. nous parlons mais moi j'ai le ventre qui réclame pitence ..
allez jeune demoiselle on va se laver les mains et nous allons passer à table .. Aux ne me dit pas que tu n'as pas faim surtout, j'ai fait préparer en cuisine une spécialité Irlandaise, mon mari en rafole, mais je ne t'en dis pas plus .. allez hop !! tout le monde à table ..

Un petit garcon?
Et moi qui adorerait avoir une petite fille.......si tu n'en veux pas je l'adopte!

Voyant que tout le monde se dirigeait vers la table,Auxanne se leva encore emue d'avoir senti les petits coups de pieds sur le ventre de Leanice.

A manger?
Je crois que personne ne refuserait une telle invitation.
Pis ca me permettra de mieux connaitre ses plats qui me sont pour tout etranger a tout dire.

Je reçus notre petite princesse sur les genoux en riant... au moins, elle, ne pesait pas lourd... il était temps que ma douce mette cet enfanta au monde !... Mes genoux ne tiendraient plus longtemps !

- Alors, adorable peste... tu es bien joyeuse ce soir !

Je lui collai deux énormes poutous sonores sur les joues et la serrai un instant contre moi... mais déjà, elle s'attaquait à Léa et à Auxanne...

Boudiou quel débit... je riais, attendri par tant de grâce et de fraîcheur.

- Je suppose que toi aussi chéri tu voudrais un garçon ?

Cette phrase lâchée par Léa dans la conversation me tira de ma contemplation attendrie d'Haydée et me rappela à cette tendre réalité : j'allais bientôt être père !

- Ma foi, chérie, comme nous avons déjà une grande fille, et si j'avais le choix, je pencherais pour un garçon, mais, n'en déplaise à notre Princesse, si c'est une fille elle sera la bienvenue... tu le sais.

Mais déjà, Léancie nous enjoignait de passer à table. Jusque là, je n'y avais pas prêté attention , mais soudain mon estomac cria famine, d'autant que le fumet délicat qui nous parvenant de l'office me semblait un véritable appel aux armes pour le gastronome que je suis.

J'attendis que ces Dames fussent installées pour prendre place à mon tour. Puis, je servis à tout le monde une généreuse rasade d'un vin de pays dont je connaissais les qualités et qui se marierait parfaitement avec le dîner qui allait nous être servi.

Je regardais Haydée attendri... notre petite princesse savait se tenir à table et cela me rendait fier. J'avais appris à aimer cette enfant attachante et jolie comme un coeur. Bien sûr, je n'étais pas son père, mais peu à peu des liens se tissaient entre elle et moi... Jusqu'à une certaine complicité quie, parfois, faisait lever les yeux au ciel de sa mère pour notre plus grand plaisir.
Comme une grande, elle se tenait bien droite et attendait sagement le service... nos regard se croisèrent et je lui fis un petit clin d'oeil discret... elle me répondit pas un petit sourire mutin qui en disait long... allions nous, une fois de plus rendre sa mère chèvre ?...

- Haydée, ma puce... ne m'avais-tu pas dit que tu commençais à te lasser du sirop d'orgeat ... et qu'il serait temps, à présent que tu es une jeune fille de passer à des boissons quelque peu plus... goûtues ?...

Ce disant, j'épiais Léa du coin de l'oeil, tandis que le visage d'Haydée s'éclairait d'un sourire innocent...

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Attentive à tout ce qui se passait autour de moi, mais sans trop lever le nez de mon assiette, j'écoutai Bosan avec une attention toute particulière, j'allais peut être enfin pouvoir goûter ce breuvage qui emplissait constament les gobelets des grands personnes.
J'étais sur le point d'afficher un large sourire et tendre mon gobelet vide, quand je vis le regard de ma mère, qui lui, n'avait pas l'air de penser la même chose .. mais ayant toujours entendu celle-ci dire .. "qui ne tente rien, n'a rien" .. j'osai lancer doucement ..

- oh oui ! sil te plait, Pa.. heuuu Bosan .. je peux goûter c'est vrai ? je suis une grande maintenant tu sais ..

Quel spectacle émouvant pour moi de voir l'affection qui s'était installée aussitôt entre ma fille et mon époux ... elle avait trouvé en Bosan le père qui lui manquait, et c'est avec un sourire attendri que je commençais à manger ..

- Alors Auxanne, comment trouves tu ce plat, c'est un ragoût en définitive, mais préparé d'une certaine façon, je t'en donnerai la recette si tu veux ... tu sais je n'étais pas du tout habituée à la cuisine Irlandaise, mais je dois reconnaître que je m'y habitue assez vite,la seule chose qui ne passe pas encore très bien chez moi .. c'est cette bière ... brrrr rien que d'y penser j'en ai des frissons, pour moi rien ne vaut notre bonne vieille mirabelle ..

Mais je me raidis d'un seul coup quand j'entends mon époux ...

- Haydée, ma puce... ne m'avais-tu pas dit que tu commençais à te lasser du sirop d'orgeat ... et qu'il serait temps, à présent que tu es une jeune fille de passer à des boissons quelque peu plus... goûtues ?...

C'est d'un air courroucé que je les foudroie tous deux du regard ...

- mais ... Bosan McTYLE !! tu ne penses pas ce que tu dis quand même, c'est encore une petite fille et ... c'est ... c'est ... hors de question ... e toi .. toi .. ma fille tu continueras à boire ton sirop jusqu'à ce que j'en décide aut ...

Je ne pus finir ma phrase, une douleur violente venait de me traverser le ventre, m'obligeant à me cramponner un instant au rebord de la table ... je fermais les yeux un instant attendant que çà se calme ...

- mais ... Bosan McTYLE !! tu ne penses pas ce que tu dis quand même, c'est encore une petite fille et ... c'est ... c'est ... hors de question ... e toi .. toi .. ma fille tu continueras à boire ton sirop jusqu'à ce que j'en décide aut ...

Nous partions déjà d'un grand éclat de rire Haydée, Auxanne et moi lorsque nous vîmes Léanice s'agripper à la table en faisait une grimace de douleur...

Je me levai précipitamment... les rires retombèrent d'un coup...

- Léa... Léa... tu vas bien ?... C'est... le... le Bébé ?

- Briana !!... Venez vite ... BRIANA !!... Mais où est-elle donc passée encore ?...

Les mains toujours cramponnées au coin de la table, je n'espérais qu'une chose .. que cette douleur cesse, j'en avais la respiration coupée, et lorsque Bosan me pose la question ..

- Léa... Léa... tu vas bien ?... C'est... le... le Bébé ?

j'acquiesce d'un mouvement de tête, tout en continuant à serrer les dents ..
Au bout d'un moment la douleur s'estompant doucement je pus me rapprocher de mon époux et lui tenir le bras ..

- chuuut .. ne cries pas chéri, n'alerte pas toute la maison fis-je avec un sourire ..mais je crois bien que bébé arrive en effet, si tu veux bien me monter jusqu'à la chambre avant que ... ohhhhh non !! .. oui il est temps amour .. sentant un liquide chaud me couler le long des jambes .. je .. je perds les eaux .. ll faut que ..ahhhh .. j'en sents une autre qui arrive ..

Je ne suis pas homme à perdre mon sang-froid en aucune circonstance et, bien qu'il s'agisse de la vie de ce petit être qui demandait à venir à la vie et de celle de mon épouse chérie, je pris rapidement les choses en main.
Certes, je n'avais jamais vécu une telle situation par le passé, mais je savais les gestes et les attitudes à adopter dans ces circonstances... j'avais été accoutumé dans mon jeune temps à ces situations... A Cork, la Louve, ma mère en avait accouché plus d'une.
Mais ce soir.. c'était bien différent... MA femme allait mettre MON enfant au monde !

J'avais la gorge serrée et le coeur débordant d'amour pour celle qui, dans sa souffrance, allait me donner une descendance de mon sang !

Léa se tenait le ventre et me regardait, à la fois souriante et suppliante :

- .. je .. je perds les eaux .. ll faut que ..ahhhh .. j'en sens une autre qui arrive ..

En effet, à ses pieds une flaque s'élargissait déjà se répandant au sol... j'attendis un instant qu'elle reprenne son souffle et la pris dans mes bras avec mille précautions :

- Làà... ça va aller... accroches-toi à mon cou.. tu es la plus forte... je vais te porter à notre chambre.. ça va aller... dès que tu seras installée, j'enverrai un pigeon à Corenthine... Briana et Auxanne veilleront sur toi...

Je me tournai vers Briana, enfin apparue et lui dis le plus gentiment possible :

- Passez devant moi, ma fille et ouvrez moi les portes... vous ouvrirez le lit également... ensuite, vous préparerez des linges propres et ferez bouillir de l'eau... Dame Corenthine ne tardera pas... elle doit s'attendre à ceci...

- Haydée, ma chérie... va vite près de Léonie... Maman va bien, rassures-toi... c'est normal tout ceci... tu vas avoir ton petit frère... ou ta petite soeur... très vite... tu verras... ne crains rien mon ange...

J'emboîtai le pas à Briana après avoir octroyé notre Princesse d'un grand sourire que je voulais rassurant et emportai mon précieux fardeau jusqu'à notre chambre.

[suite dans la Suite Privée des McTYLE]

Les humains prétendent que nous avons développé comme un sixième sens... rien n'est plus faux... c'est eux qui n'en ont que cinq... Ils ont sans doute dû en avoir six au départ, mais la stupidité humaine est telle qu'à mesure que ce qu'ils appellent leur "évolution" se développait, il sse sont laissés aveugler et ont perdu ces facultés de cognition instinctive...
Purée... un clébard intello et psy... On aura tout vu !

Bref. Tout ça pour dire que Nell et moi savions depuis belle lurette- sans doute avant elle-même - que la Maîtresse allait avoir un ou des petits d'homme. Aussi, nous avions continué à vaquer comme si de rien n'était.
La portée des humains est d'environ neuf mois au terme desquels, ils mettent bas un, deux voire plusieurs petits... hélàs, les femelles ne sont équipées que pour allaiter deux petits et, souvent, les jeunes excédentaires ne survivent pas... On appelle cela : "La sélection naturelle". A moins qu'on leur trouve une autre femelle prête à les allaiter en lieu et place de la mère.
Tout cela est assez banal et logique.

Mais, ce qui frappe dans l'espèce, c'est le comportement du mâle.

Pendant la période de rut, le mâle adopte généralement un comportement noble, viril et conquérant... Il ne ménage pas ses efforts ni les astuces pour conquérir les faveurs de sa belle, allant même jusqu'à lui promettre des choses impossibles à tenir : la Lune, la Fidélité et encore bien d'autre billevesées du même genre. Il va même, lors de cérémonie rituelles étranges jusqu'à lui promettre de l'accompagner "jusqu'à ce que la mort nous sépare"... Pffff...

Durant cette même période, la femelle se pare de ses plus beaux atours, ronronne, minaude, roucoule afin d'aguicher le mâle.

C'est la période des amours.

Généralement de courte durée, cette période se conclut assez banalement par un coït à la durée variable selon la résistance du mâle ou l'état de migraine de la femelle.
Ensuite, par voie de conséquence, la femelle se retrouve avec une portée...

Et c'est là que tout se gâte.

De lascive et roucoulante qu'elle était, la femelle devient capricieuse et hyperprotectrice quant à son abdomen... Paradoxalement elle tente par tous les moyens de prouver que "malgré son état, elle est encore capable de..." ou encore décrète qu'elle n'est ni infirme, ni malade... naméo !...(op cit)

Le mâle quant à lui, passablement délaissé, retourne à ses vieilles habitudes de célibataire : Tripot, beuveries... quand il ne s'intéresse pas carrément à d'autres femelles !

Ils sont bien déroutants ces humains... n'est-il pas ?

Mais, le plus choquant, finalement, c'est que cet état leur ôte toute vision objective du monde qui les entoure.

Un exemple ?...

Soit.

Figurez-vous que notre maîtresse a gentiment invité ma compagne actuelle à partager mon ordinaire... pour notre plus grand bonheur, reconnaissons-le... mais il est tout de même choquant de constater que ni le Balafré, ni la parturiente n'ont remarqué que le ventre de Nell s'arrondissait lui aussi... Seule la petite Princesse s'est intéressée à ma compagne.

Et ce soir, allongés trankilou sur les fourrures moëlleuses devant les braises mourantes de l'âtre... Nelle et moi observons d'un oeil amusé les allées et venues de la domesticité et de nos Maîtres, sachant qu'on ne fera pas tant de cas de l'événement qui se prépare dans le chenil... (ou ici... va savoir !)

Je lève le museau vers ma compagne et lui octroie tendrement une léchouille sur le coin des babines qu'elle me rend tout aussi tendrement... Un seul de ses regards me fait fondre ... Et, dans un grand soupir profond de bien-être teinté d'un peu d'ironie, avouons-le, nous nous replongeons dans une sieste réparatrice...

Mhhh... Au fond... face à toute cette agitation, c'est quand même bien... une vie de chien !...

Le salon était à nouveau plongé dans un calme serein.
Les agitations des derniers jours et des dernières heures avaient fait place à une quiétude inaccoutumée. Et je ne m'en plaignais pas, bien au contraire.
Nous avions tous besoin de tranquillité.Léa devait se reposer car, si l'accouchement s'était bien passé, il n'en demeure pas que cette épreuve l'avait épuisée.
Quilian dans mes bras dormait profondément... On dit que pour un nouveau-né, le passage de la vie gestative à la vie extérieure est aussi une rude épreuve. Mais je savais aussi que, une fois éveillé, le bonhomme réclamerait à grand cris le sein de sa maman.
Aussi j'évitai tout mouvement brusque et je m'assis dans mon fauteuil favori près de l'âtre, en berçant mon fils doucement... instinctivement.

Les chiens, étendus de tout leur long sur les fourrures devant l'âtre grognaient légèrement en ronflant... je souris en les observant un moment... Nell semblait s'arrondir elle aussi... Sacré Conny... Cette demeure allait se peupler de marmots, à n'en pas douter !

Attendri, je baissai le regard sur mon fils...

Un fils... Le nom des McTYLE serait ainsi perpétué tel que l'avait prédit l'Oracle et plus rien désormais ne me retenait en France.
Certes, l'Irlande, sous le joug des Anglois devait présenter un visage moins avenant que lorsque je la quittai et Cork avait sans doute bien changé. Mais ma Terre me manquait terriblement.
J'étais déchiré entre St Amand, désormais ma terre, et l'Irlande, celle de mes ancêtres. Ce dilemme me tourmentait cruellement et je n'osais pas aborder ce sujet avec Léanice et la naissance de mon fils le remettait sur le tapis avec plus d'insistance que jamais.

Devais-je élever cet enfant loin de la terre de ses Ancêtres ? Devrai-je l'élever en Terre de France en essayant de lui insuffler la conscience de l'Irlande ?...
J'étais perplexe... écartelé... indécis. Dans la deuxième alternative, j'allais avoir grand besoin de Léanice et Aon pour donner à mon Quilian la conscience de son appartenance à Eire.
La France, et même le Limousin, avec ses turpitudes politiques stériles, me semblait une terre instable, mouvante, incohérente même.
Terre déchirée par des intérêts politiques et territoriaux, elle semblait plus que jamais au bord de la faillite. Il me paraissait impossible d'offrir à mon fils une vue sereine et prospère de cet univers en décadence.
D'autre part, l'Irlande envahie par un peuple abhorré, ne semblait pas non plus une Terre d'accueil d'une grande sérénité pour un enfant.

Je pris alors une décision qui me semblait la plus acceptable au vu de la situation actuelle :
J'allais démissionner de toute fonction officielle dès mon mandat de Conseiller terminé et j'allais demander à Léanice de démissionner de l'armée. Ni elle ni moi n'avions reçu satisfaction de notre engagement politique et cette fin de mandat s'avérait bien décevante. Au moins nous avions été jusqu'au bout de notre engagement.

Je souhaitais partager mon temps, désormais, entre notre Manoir et notre Taverne.

Mes chevaux devaient arriver d'un jour à l'autre et je voulais consacrer tout mon temps à l'éducation de mon fils... La politique et le Comté se passeraient bien de nous... et j'avoues que la réciproque était vraie aussi.

Soulagé soudain par cette décision, je me détendis et me perdis dans la contemplation béate du visage de mon fils serein et apaisé dormant au creux de mes bras.

Madame commençait à se réveiller doucement et n'allait pas tarder à descendre rejoindre son mari et ce merveilleux bébé, j'en profite donc pour vite descendre ayant entendu un bruit à la porte d'entrée..
J'entre dans le grand salon pour découvrir Monsieur avec son fils dans les bras ..

- Monsieur si vous voulez bien me confier votre fils, il ne va pas tarder à avoir faim et se réveiller .. votre femme descend dans quelques minutes, elle tient absolument à venir et ne pas rester dans votre chambre.. si vous pouvez aller voir s'il vous plait mais je crois avoir entendu un coup à la grande porte et je vais en profiter pour installer dans un coin un berceau pour votre fils pour éviter à Madame les allées et venues à l'étage ..

Perdu dans ma rêverie et la contemplation de mon fils, je n'avais pas entendu Briana arriver...

- Monsieur si vous voulez bien me confier votre fils, il ne va pas tarder à avoir faim et se réveiller .. votre femme descend dans quelques minutes, elle tient absolument à venir et ne pas rester dans votre chambre.. si vous pouvez aller voir s'il vous plait mais je crois avoir entendu un coup à la grande porte et je vais en profiter pour installer dans un coin un berceau pour votre fils pour éviter à Madame les allées et venues à l'étage ..

Sa voix douce me fit lentement sortir de ma torpeur et lever la tête :

- Madame ?... ah... bien... Du bruit, dites-vous ?... Bien... je vais aller voir. Tenez... doucement...

Je lui confiai donc Quilian avec une infinie douceur. Le sourire de la gouvernante en disait long sur la tendresse qu'elle semblait éprouver pour mon fils et je sus qu'il était en bonnes mains.

Je me levai donc et, sans bruit allai à la porte d'entrée.

Je m'étais levée avec précaution, encore un peu chancelante mais avec le sourire j'entrais doucement dans le Grand Salon, tout était silencieux, j'avais à peine aperçu Bosan qui se dirigeait à grands pas vers l'entrée et Briana berçait doucement mon fils .. notre fils .. les chiens faisaient office de carpette devant le feu mourrant ..

- Venez Briana, je vais m'installer dans le fauteuil, ce trésor ne va pas tarder à manifester son appétit ..

Aprés m'être confortablement assise je dégrafe ma chemise alors que Briana dépose mon fils dans mes bras ..

- bonjour mon Ange ..tu es le plus beau de tous les bébés .. je lui donne un léger baiser sur le front, sa joue frolant ma poitrine, il s'empare presque gouluement d'un sein ce qui me fit sursauter et sourire tout à la fois .. c'était assurément le digne fils de son père ..

- hééé ... pas si vite je te promets que personne ne va te le prendre ..ton père n'est pas là .. on entendait dans la pièce que le petit bruit de succion que faisait Quilian, m'arrachant de temps à autre une petite grimace quand il pinçait un peu trop fort..